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La cure de jouvence toujours en action dans les états-majors du CAC 40

« Au CAC 40, les quadras prennent le pouvoir », relève Bertille Bayart dans un billet éditorialisant, publié dans la page « Opinion » de l’édition du Figaro datée du 31 janvier 2017. L’officialisation en cette fin janvier d’Arthur Sadoun pour succéder à Maurice Levy à la présidence du directoire de Publicis en mai prochain, une fois sa nomination entérinée par les actionnaires en assemblée générale, en est une nouvelle illustration.

 

Cette relève attendue dans la gouvernance du groupe publicitaire porte donc à la tête d’un des 40 plus grands groupes français de dimension internationale cotés à la Bourse de Paris, un nouveau quadra. Un de plus. Car comme le rappelle Bertille Bayart, avant Arthur Sadoun à tout juste 45 ans, Isabelle Kocher du haut de ses 49 ans, a au demeurant pris la succession de Gérard Mestrallet à la tête d’Engie, et Thomas Buberl à 43 ans à peine s’est vu introniser par Henri de Castries aux commandes d’Axa.

 

Alors faut-il voir dans cette promotion en série de quadras au rang de grands capitaines d’industrie, un effet de mode qui ferait écho à l’envie de renouvellement de génération qui paraît se dessiner en parallèle sur la scène politique française. Pour Maurice Lévy, invité de la matinale d’Europe 1 pour commenter son passage de témoin, « on retrouve à peu près ce qui s’est passé au milieu ou à la fin des années 80 où tous les patrons avaient entre 40 et 50 ans ». A l’époque, « c’était la relève après les trente glorieuses » conclut celui qui a trouvé son digne successeur pour enfin tourner la page.

 

Trente ans plus tard ou presque, une nouvelle relève est donc en marche qui, avant Arthur Sadoun, Isabelle Kocher ou Thomas Buberl, a auparavant vu incarner avec Philippe Brassac au Crédit Agricole, Sophie Bellon chez Sodexo, Thomas Caine chez Thales, Henri Poupart Lafarge chez Alstom et avant eux, Alexandre Ricard chez Pernod Ricard, Antoine Frérot chez Veolia, Jean-Pascal Tricoire chez Schneider ou encore Frédéric Oudéa à la Société Générale, la nouvelle génération de patrons à la tête des entreprises du Cac 40.

 

« En cinq ans plus de la moitié des géants du Cac 40, sans compter une vingtaine d’autres grands groupes français, a changé de pilote… et rajeuni » leurs cadres dirigeants, constatait de son côté Marie-Pierre Gröndahl dans une édition datée novembre 2016 de Paris-Match. Et la journaliste du magazine people de relever au passage que « de Carrefour à Lafarge, des quadras déboulent, moins mondains, plus high-tech… toujours aussi bosseurs ».

 

La génération à laquelle il succède « a fait un boulot formidable » se félicite Maurice Lévy. Et force est de reconnaître avec le futur ex patron de Publicis que, grâce à une génération de dirigeants pour la plupart de grande valeur, la France, comparée à l’Allemagne, peut s’enorgueillir de compter plus de grands fleurons de l’industrie et des services parmi les leaders mondiaux de leur secteur. Il appartient donc à la relève des quadras et des quinquas de pérenniser ses leaderships, voire d’en fabriquer de nouveaux. La tâche s’annonce rude. Car pour chacun d’entre eux, leur mandat débute par un vaste chantier de transformation en profondeur de leur modèle, des métiers voire de leur organisation face à un monde en pleine mutation, précipité dans la révolution digitale qui n’en finit plus de bouleverser les comportements, les habitudes et les usages. Un monde encore déstabilisé et fragilisé par une crise sans précédent qui, entre 2007 et 2012, a bien failli l’envoyer par le fond, et qui commande à ces nouveaux capitaines d’industrie d’être au moins sinon plus visionnaires et grands stratèges que leurs pairs.

Bruno Segré brunosegre@bscs.fr

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